On ne le souhaite à persOnne

mais On sait bien qu’On n’est pas seule
les outrages aux bonnes mœurs sont fréquents
les attentats à la pudeur sont légion

par un jeudi matin noir
de nuit et de fumée
On a soudain senti au creux de sa main
une boule molle, poilue
On a refermé sa paume, timidement
pour sentir un truc informe, humide
et se revoir subir le poids d’un corps refusé

il lui chuchotait des mots doux et pas obscènes
il lui promettait que de viol ce n’était pas
mais On ne pouvait échapper à ses baisers baveux
On ne pouvait lui faire ôter ses sales pattes baladeuses
il caressait, paluchait, pas moyen dd dd d ddddddd-

eeh, la beauté doit se partager !

On sentait son souffle imbibé encercler son cou
On était blessée, sûrement pas honorée

On revoit le lendemain
et tous les quatre matins
des images dégradantes
des gestes irrémissibles

à qui la faute ?
à l’exciteuse ou à l’excité ?
au harceleur ou à la désirée ?

peut-on exciter malgré soi ?
doit-on assumer une attraction non sciente ?

On n’y croit pas
d’ailleurs persOnne n’y croira

il ne recommencera pas
car il s’agit d’un MALENTENDU !

mais On doit se barrer
On veut oublier

On n’y croit plus
jamais plus

On : le prénom des cons
l’anOnyme
celui ou celle qu’On ne veut nommer
celui ou celle qui veut être oublié.e
celui qu’On se doit d’oublier

oppressiOn passiOn
où commencent les hallucinatiOns ?
point de non retour
point de marche arrière
mais
c’était pour de vrai ?

trahisOn humiliatiOn
On est affixe, indéscOtchable
On est inscrite dans ces mots
ces mots barbares qu’il répugne à citer
là n’était point son intention
de gros amateur de Con
d’homme viril
qui par manque de trOu
ne peut décharger à volonté

On, c’est le prénom des cons
c’est aussi le nom
de celui qui a tué mon Con
qui n’a plus de nom