Desloratadine

au fond
depuis le bas du puits

au fin fond du tréfonds
de la crasse enveloppante
opaque
débilitante

dans l’acceptation des moments noirs

je ne sens rien à moi
je ne suis rien
et tout à la fois

je suis le chaos généralisé
de la vie autour de moi
le tourment ambiant
s’est déversé sur moi
j’ai absorbé la peine des autres
je suis la catharsis de celleux qui croisent ma route

mais mon cul à moi ne semble pas s’éclairer
non mon ciel à moi ne semble pas s’éclaircir

je lutte
en vain
pour quoi faire
dans quelle vanité se jeter ?

et puis

plus tard

quand l’effet de la pilule s’estompe

je remonteles marches
les parois sombres défilent et je crois
entrevoir une autre vi(ll)e

l’esprit revient
je perds l’ultra-perspicacité

je me sens moins cible
moins atteinte
moins visée

le puits s’émiette pierre à pierre

et je retrouve une autre sagacité

une alacrité tout aussi incompréhensible
* * *
le besoin de crier est toujours là