Débobinez

Débobinez  Rembobinez
Le fil de l’araignée
Elle piétine Elle pédipalpe
Elle se maintient
méfiante
prête à l’attaque

Débobinez  Rembobinez
Il n’y a plus rien à voir
Le spectacle est terminé
La félicité a remballé
son marketing
pour gens friqués

Cut Cut Coupez le fil
La batterie s’est arrêtée
me reste plus qu’à recharger
ou espérer
que cette chère aragne
sécrètera encore
des filins délicats
sans le goût du tracas
des filons argentés
sans la fièvre des années
des partitions de rosée
dont les notes s’animeront
aux gré des ondes du vent
Avant que le cygne chante
Avant que le coq pleure
les disparues de sa basse-cour
les bien-aimées envolées
en miettes
éperdues d’avoir trop attendu
sur un banc berlinois détrempé
devant une affiche sordide vantant
les jambes interminablement nues
et les seins balivernablement pleins
de la prochaine taupe modèle

qui voudra bien faire accroire
qu’elle est heureuse d’être « belle »

Allez  s’il vous plaît
mettez un terme au carnage
organisé par la société