Je léthargise
Je léthargise
Dans la langueur du jour refusé
Je légumise
Dans la passion du rêve inaccompli
Qui ne s’accomplira peut-être jamais
Sans l’aide de
La chance de
Le coup de pied
Le pied à l’étrier
Or mes talons ont connus tant d’étrons
Que même dans les périodes où il y avait tout lieu de croire que
C’en était à pleurer
Mais pourquoi croire au final ?
Si le résultat probant
Se manifeste ailleurs ?
Alors j’inspire et pratique
La pleine conscience
Non à la dépression !
Non au plongeon
Sur le carrelage de la piscine désaffectée
Mais quand sait-on qu’on a touché le fond ?
Quand le cul râpe la terre, le coccyx est brisé
la langue traîne savate et que le service de réanimation ne viendra plus ?
Comment savoir qu’on est au plus bas quand le sol se meut sous vos pieds et que la vague
vous enfouit, vous malmène, vous projette
sur des chemins imprévus ?
Est-ce normal de se réveiller et de taper du pied vers un autre terminal ?
Quitte à crever de faim, autant y parvenir dans la délectation
Autant se faire cigale et espérer le mécénat
Que s’évertuer à fourmiser
Quand la conjoncture rend les commandes aussi rares que la pluie dans le désert
Rendez-vous sur la place des peines perdues
Ou l’avenue des pensées bienvenues
?