Klangraum

(merci à la Hamburger Kunsthalle et à Adrian Williams et congénères pour la performance sonore de septembre 2014)

Un cœur bat trop vite
quand une viole déchante.
C’est la pâmoison qui tombe,
qui chancelle à côté des ses rêves.
Les battements s’emportent, direction l’idéal. Ils se bercent au-delà du sexe, au-delà de la couche précieuse. Ils pensent savoir où ils vont.

Les battements s’éteignent, ils ne se taisent pas, ils s’effacent derrière la voix violante, les coups désenchanteurs.
Dans la bizarrerie du quotidien et son inanité.
Il fallait être à l’écoute, à l’écoute des disproportions familiales, des schémas imposés, des sentiments même plus confus, qui ne résonnent plus qu’en « chéri d’amour » et mécanismes trop huilés.

Parfois, des clochettes surviennent, comme des bulles pétillantes dans l’air étouffant, comme des billes de joie, de vibrance, entre eux deux, eux trois, eux quatre.

Un parapluie désuet en compétition avec la machine à café. Dans le crépitement matinal il sourit, seul à table. Enfin. Pas de mots-couverts. Pas de maux. Éventrés, isolés en miettes sur le bois usé de la table. Rien que lui et son silence plaqué sur les bruissements qui sont d’ordinaires couverts par sa voix, ses talons.
Sa voix. Ses talons. Le froissement de ses vêtements.
Non pas.
Que si.
Une voix douce, pleine de rêves, d’endormissement et tout aussi régulière que le tic-tac du réveil qui ne sonne pourtant pas.

Mais quand et comment sortir du cauchemar ?

Aujourd’hui, elle ne se lèvera pas. Il se dit. Il espère. Pour sa pensée désaccordée, suspendue à l’égarement de la machine à café. Ses dents ne grincent même plus la nuit. Il vit comme détendu dans l’étirement d’une relation émotionnellement terminée.
Le froid du carrelage ne l’excite même plus. Désir éculé. Il reste le souvenir, des moments … des vestiges.

Une cacophonie éclate dans son cerveau. Des idées para-quotidiennes le transpercent soudain. Encore. Le ressort de la guimbarde lui flanque un sourire sur la face. Y a-t-il des raisons de s’en faire ? De s’engluer dans ce qui n’est plus ? Pourquoi ne pas surfer sur le kazoo en écho dans son tympan et sautiller sur le pizzicato qui pourrait pimenter ses jours ?
S’il acceptait.
Si-il-acceptait de tournoyer sous la pluie, de sortir de ses atermoiements, de la nuit relationnelle.

Un coup de vent.
Une porte qui claque.

Il n’a même pas bu son café.